Alors je l'ai revu une troisième, une quatrième fois ... Et plus je le regardais, plus je l'aimais (et ça continue aujourd'hui encore). Et plus je le regardais, plus je le connaissais (normal). Et plus je le connaissais, plus je me rendais compte qu'il y avait énormément de petites erreurs à droite ou à gauche. Oh, chacune d'elle n'est pas grave en soi, mais rapidement on arrive à une liste assez conséquente de mini reproches (c'est la liste que je vous propose dans ma page). Devant le nombre sans cesse grandissant de détails perturbants, il était de plus en plus difficile pour moi de faire celui qui ne voyait pas, celui qui mettait tout sur le compte du merveilleux, de la poésie, et de la perfectibilité des auteurs. Trop, c'est trop.
J'ai donc décidé un jour de prendre la position inverse, celle de rechercher systématiquement toutes les erreurs en prenant comme hypothèse qu'elles étaient faites exprès. Ce que j'appelle la bêtise des personnages devient ainsi des traits de caractère. Et ce que j'appelle les non cohérences deviennent des faits bizarres qu'il convient d'expliquer, pourquoi pas en imaginant une histoire derrière l'histoire, c'est-à-dire tout ce qui se passe entre les personnages mais que le dessin animé ne nous montre pas.
Certains m'ont accusé, devant la liste impressionnante d'erreurs, de ne pas voir le côté merveilleux, magique, du dessin animé et surtout de le démystifier. Ils m'accusent même d'avoir perdu mes yeux d'enfant. Par certain côté, ils n'ont pas tort : je ne suis plus naïf et en ce sens je "vois" les erreurs, je les recherche, même. Toutefois cette attitude n'est en rien incompatible avec le plaisir merveilleux de suivre Esteban dans sa quête, dans son véritable voyage initiatique dans le nouveau monde. Bien que je connaisse quasi parfaitement chaque recoin de l'histoire, il m'arrive toujours de trembler dans les scènes d'action, de sentir mon coeur se soulever lorsque les portes de la cité d'or s'ouvrent, d'avoir un petit pincement dans la poitrine quand le prophète voyageur a posé sa main sur la joue d'Esteban et lui dit "Pour devenir vraiment grand, vois-tu mon enfant, un fils doit dépasser son père." Loin de moi l'idée de dire à mes détracteurs "Moi j'aime plus les cités d'or que toi, moi je ressens plus le côté merveilleux que toi." De telles propositions seraient véritablement ineptes, indéfendables et stupides. Non. Ce que j'essaie de dire, c'est que ce n'est pas parce que je cherche, que je répertorie, les petites poussières de la superbe mécanique "Cité d'or", que je ne suis pas capable de l'apprécier. C'est un peu comme un bébé qui aurait tout plein de qualité et quelques défauts. Ça le rend à mes yeux plus humain, plus vrai, plus beau.
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Créée le 22 novembre 1999.
Dernière modification le 1er août 200.