Épisode 3 : Le détroit de Magellan


Scène 1

Mendoza sort en courant de sa cabine.
Mendoza : Excellent, le vent est favorable.
Mendoza descend dans la salle du gouvernail.
Mendoza : Sancho ! Pedro ! Tenez la barre, quoiqu'il arrive !
Pedro : Les autres n'ont pas voulu s'occuper du gouvernail. Ils ont eu bien trop peur.
Sancho : Ils ont eu rai-rai-raison. C'est l'entrée de l'en-l'en, c'est l'entrée de l'enfer. C'est très dangereux.
Pedro : Comment ? Toi aussi tu as peur, Sancho ?
Sancho : Moi ? P-p-peur ? Comment tu p-p-peux, comment tu p-p-p-peux, comment tu peux, comment tu peux dire une chose p-p-pareille ? Tu veux p-p-p-peut-être, tu veux peut-être cacher ta pro-o-o-pre peur ?
Sancho avance vers Pedro et fait tourner le gouvernail.
Pedro : Sancho ! Un peu de sang-froid.
Dans la cabine de commandement.
Gomez : Écoutez bien mes instructions !
Gaspard : Je vous écoute, señor Gomez.
Gaspard tombe sur Gomez à cause du virage fait par le bateau. Retour à ce qui se passe autour du gouvernail.
Pedro : Je te rappelle qu'à notre dernier voyage, j'ai cru que tu étais passé par-dessus bord, et où est-ce que je t'ai retrouvé ? Dans une bouée de sauvetage !
Mendoza : Amenez les voiles ! Dépêchez-vous, le vent va les arracher ! Arrimez tout solidement ! (à Sancho et Pedro) Cramponnez-vous bien à la barre ! Attention, parez à virer ... bâbord toute !
On voit Zia et Esteban, dans la cabine de Mendoza, être projetés contre les murs. De même dans la cabine de commandement, Gaspard tombe sur Gomez.
Gaspard : Hooaa ! SeñOr Gomez, je vous prie de m'excuser, je suis vraiment désolé. Arrête de virer de bord à chaque instant Mendoza ! Je vais aller lui régler son compte à celui-là ... Ha ha ! (Gaspard marche sur l'imperméable de Gomez qui, en se levant, fait tomber le capitaine de la garde) Hooo, excusez-moi señor Gomez, c'est vraiment pas mon jour !
Gaspard sort de la cabine et est projeté contre une rambarde.
Gaspard : Haaaaaaa ! À moi ! Haaarrrgggghhh !


Scène 2

Dans la salle du gouvernail, Perez s'inquiète du travail de Mendoza.
Perez : Eh bien, Mendoza, que se passe-t-il ? Vous faites demi-tour ? Vous avez peur ? Vous fuyez ?
Mendoza : Venez voir et alors vous comprendrez ! Le vent nous est favorable, mais droit devant nous, à quelques encablures, le courant est très violent. Si nous nous engageons dans ce tourbillon, nous serons réduits en miettes. Je crois qu'il est plus sage de faire un détour si nous ne voulons pas y laisser notre carcasse. Qu'en pensez-vous ?
Gaspard arrive au niveau de Mendoza.
Gaspard : Alors Mendoza, pilote à la manque, tu ne peux pas diriger ce bateau un peu plus doucement ?
Mendoza : (moqueur) Retourne donc dans ta cabine ou ta bedaine va t'entraîner par-dessus bord.
Gaspard : Par la malepeste ! Ho ho ho ...
Un marin, accroché à une voile, tombe à la mer.
Mendoza : Ha ha ha !
Perez : Gaspard ! Mendoza a raison. Restez donc dans votre cabine ! Si jamais vous passez par-dessus bord, personne ne pourra vous sauver.


Scène 3

Esteban et Zia sont projetés contre le plafond de la cabine tellement le bateau est balloté.


Scène 4

Près du gouvernail.
Mendoza : Ça y est, nous sommes engages dans le détroit. Sancho ! Pedro ! Allez prendre la vigie chacun à votre tour et ouvrez l'oeil !
Sancho : C-c-c-compris.


Scène 5

Sancho est en bas du mât et Pedro à la vigie.
Sancho : Eh ! P-p-p-edro, t'as p-p-p-pas t'as pas le mal de me-mer ?
Pedro : Nan, nan. Il suffit de pas avoir peur. Il faut bien se cramponner. Tu vois, c'est facile. Ohohoh ouahahah...
Mendoza tient la barre.


Scène 6

Plus tard, dans la cabine de Mendoza. La mer est plus calme.
Esteban : Ça fait des semaines que nous avons de la viande salée et de l'eau à chaque repas. J'en ai assez ... de cette vieille carne ....
Esteban arrache avec les dents un morceau de viande qui vient se loger sur sa figure. Zia rigole.


Scène 7

Dans la cabine de commandement, Perez ne contrôle plus, à cause du roulis, son verre de vin, qui atterrit dans la bouche du capitaine Gaspard.
Gaspard : Commandant Perez, votre vin laisse sérieusement à désirer. Et j'ai remarqué que les rations diminuaient.
Perez : Ne soyez pas trop difficile. Nos provisions ne sont pas illimitées, et nous avons deux bouches de plus à nourrir chaque jour. Ne l'oubliez pas !
Gaspard : Haaa oui ! (Gaspard mord dans un gros morceau de poulet) Ces deux gosses nous enlèvent la nourriture de la bouche.


Scène 8

Au gouvernail, toujours dans le détroit.
Pedro : Comment fais-tu pour tenir le coup depuis deux jours sans dormir ?
Mendoza : C'est maintenant que ça va être le plus dur, Pedro. Tu peux aller réveiller Sancho, c'est à ton tour de dormir.
Pedro : Oh oui, avec plaisir. Eh eh eh.


Scène 9

Dans la cabine de Mendoza. L'Esperanza traverse un orage.
Zia : Esteban, j'ai peur.
Esteban : T'inquiète pas ! Tu sais que je suis là, à tes côtés. Aahhaha ... C'est seulement un éclair.
Des coups de tonnerre se font entendre.


Scène 10

Près du gouvernail.
Sancho : Oh-oh-oh-oh ! Mendo-do, Mendoza, je crois que nous arrivons dans la z-z-zone des grandes va-vagues.
Mendoza : Cramponne-toi Sancho ! On va les franchir !
De l'eau rentre par-dessus le gouvernail et tombe sur Pedro.
Mendoza : (à Pédro) Tiens, puisque tu es réveillé, viens donc donner un coup de main, tu veux ?
Sancho : Att-ention ! Att-t-tention ! Nous arrivons de-d-d-dessus.


Scène 11

Dans la cabine de Mendoza, les enfants sont encore projetés contre les murs.
Esteban : Oh ! Zia ! Ça va ?
Zia : Oh ! Oh ! Si ça continue comme ça, je vais être couverte de bleus. Oh, oh !
Esteban : Ça balance beaucoup moins depuis un moment. Je vais regarder.
Esteban se rapproche de la fenêtre. La mer est plus calme.
Esteban : Ho ! Hooo !
Esteban voit des rochers se transformer en monstres attrapant les navires.
Esteban : Oh Zia, il faut que tu viennes voir. Je t'assure, c'est magnifique. Regarde !
Zia se rapproche de la fenêtre. Un iceberg se brise.
Zia : Oh c'est un iceberg. Il est en train de se briser. C'est joli.


Scène 12

Dans la salle du gouvernail.
Pedro : On va finir par se fracasser sur les rochers.
Mendoza : Tiens bon la barre et cesse de geindre !
Perez : Alors Mendoza, comment se présente la situation ?
Un mât tenant une voile se brise et tombe sur l'Esperanza, trouant le pont supérieur jusque dans la salle des marins. Cris "Oh ! Attention !".
Mendoza : Ça y est ! Nous venons de franchir la sortie du détroit. C'est gagné !
Sancho et Pedro : Hourra !
Mendoza a un coup de barre.
Sancho : On est les m-m-meilleurs.
Pedro : ... meilleurs !
Perez : C'est incroyable ! Ça fait quatre jours qu'il est debout. C'est la première fois que sa fatigue le trahit.


Scène 13

Des marins arrivent près de Mendoza. Cris "Hourra !" "On a gagné !" "Ouais". Esteban tire Zia de la cabine.
Esteban : Viens Zia !
Zia : Oui !
Esteban arrive sur le pont et le soleil réapparaît.
Marin : Oh le Soleil ! Regardez, le Soleil est revenu !
Mendoza : C'est grâce à toi Esteban. Il n'y a plus aucun doute. Tu es bien le fils du Soleil.
Esteban : Comment ?
Mendoza : Quand tu es monté sur le pont, le Soleil s'est montré aussitôt. (Aux marins) Eh bien voilà mes amis, maintenant n'importe qui peut tenir la barre jusqu'à Lima.
Marin :(à un de ses compagnons) Eh, tu entends ? Même toi, qui n'est pas très malin, tu vas pouvoir gouverner le bateau.
Rires.
Marin : Transportons le pilote jusqu'à sa cabine, il doit être épuisé.
Mendoza : Nan, ce n'est rien, ce n'est rien. Quelques heures de sommeil et je me sentirai beaucoup mieux.
Quelques sourires chez les marins "Mais oui, mais oui ..."
Perez : Mes amis, nous voici maintenant dans l'océan Pacifique. Nous avons franchi le détroit de l'enfer.
Liesse des marins "Vive Mendoza ! Vive Mendoza ! Vive Mendoza !" qui emportent le navigateur dans sa cabine.
Gaspard : (Incrédule) Vive Mendoza ?
Gomez : (à Perez) Faites attention, il est en train de devenir trop populaire.


Scène 14

Plus tard, sur le pont. Esteban voit un poisson-volant.
Esteban : Oh Zia regarde, un poisson !
Zia : Oh ! En voilà d'autres !
Esteban : Ce sont des oiseaux-poissons ou des poissons-oiseaux ?
Mendoza : Ce sont des poissons volants.
Esteban : Pourquoi volent-ils ?
Mendoza : Eh bien quand ils sont pourchassés par des poissons plus gros qu'eux, ou bien quand une tempête s'annonce, ils prennent la fuite de cette manière.
Esteban : (perplexe) Quels animaux étranges allons-nous trouver sur le nouveau monde ? Des poissons qui volent !
Mendoza : Ah ah ah ! Mais faites attention ! Parfois ils volent tellement haut qu'ils peuvent vous frapper la tête et vous étourdir en survolant le bateau.
Zia : Oh ! C'est vrai ?
Mendoza : C'est déjà arrivé à bien des marins. (sérieux) Esteban, c'est ici, sur cet océan que je t'ai sauvé des eaux voici à peu près dix ans.
Esteban : Et c'est là que mon père ...
Mendoza : Oui. Il t'a mis dans mes bras et aussitôt après il a disparu.
Images du naufrage passé.
Esteban : $Ocirc; père, j'espère que tu es en vie et que tu m'attends quelque part.
Zia : Il est vivant, j'en suis sûre, je ne sais pas pourquoi, mais je sens qu'il est vivant.
Esteban : Ah ? Tu le crois vraiment ?
Mendoza : J'en suis persuadé moi aussi, Esteban. Je ne l'ai pourtant aperçu que quelques secondes, mais je suis sûr qu'un homme de sa trempe ne peut pas avoir péri dans la tempête. J'ai vu dans ses yeux la volonté de ne jamais capituler. Je n'oublierai jamais que quand il t'a confié à moi, à cet instant précis, il m'a serré l'épaule comme s'il me disait "Je reprend mon souffle". Esteban ...
Esteban : Et la vague l'a emporté.
Mendoza : Il a disparu dans la tempête. Le destin lui a fait payé cher cet instant de répit.


Scène 15


L'Esperanza remonte les côtes du Chili.


Scène 16

Sancho apporte le repas aux enfants sur le pont.
Sancho : T-t-t-t-tenez l-l-les enf-f-fants. J'app-p-p-porte votre r-r-rr-repas.
Esteban : Hum ! Ha, j'ai une faim de loup ! (Esteban regarde son assiette : quelques haricots et un petit morceau de viande) Hein ? C'est tout ? (Esteban renifle l'eau) Dis donc, Sancho, l'eau a une drôle d'odeur.
Sancho : Faut pas trop f-f-faire le diffi-fi-fi ... le difficile. L-l-l-l-les provisions que nous av-v-vions embarquées sont presque ép-p-p-puisées.
Rires venant de la cabine de pilotage.
Esteban : Quand je pense que Gaspard et les autres sont en train de s'empiffrer.
Sancho : Et en plus, ils arrêtent pas de-de-de se plaindre de la nou-nou-nourriture. Ce sont eux qui ont la m-m-m-meilleure part. Enfin le p-p-p-proverbe dit "Qui-qui-qui d-d-d-dort dîne". Enfin o-o-on ...
Sancho s'en retourne.
Esteban : Hum ... Il a dit qui dort dîne.
Zia boit une gorgée d'eau, et recrache tout en laissant tomber son verre d'eau. Zia tousse.
Esteban : Zia ! Qu'est-ce qu'il y a ?
Zia : (entre ses mains) Oh j'ai mal au coeur.
Esteban : Oh, tu n'aurais pas du boire cette eau. Attends !
Esteban se lève.
Zia : Oh, qu'est-ce qu'il y a ? Où vas-tu, Esteban ?
Esteban : Je vais descendre à la cale en rechercher de la fraîche.
Zia : Non, Esteban. Il ne faut pas. Il faut économiser l'eau. Tu sais que le rationnement est très sévère pour tout le monde.
Esteban : Mais rassure-toi, je ne prendrai pas l'eau de l'équipage ! (Esteban pointe du doigt la cabine de pilotage). C'est dans leurs réserves personnelles d'eau potable que je vais aller me servir. Pour qui se prennent-ils ?
Esteban s'en va.
Zia : Esteban !


Scène 17

La porte de la cabine de pilotage s'ouvre et Gaspard sort, visiblement repu.
Gaspard : Les repas deviennent de plus en plus mauvais sur ce bateau et les portions diminuent chaque jour. (hoquet)
Gaspard ouvre la porte de la cabine des gardes.
Gaspard : Allons vous autres, venez donc faire un peu d'escrime, ça facilite la digestion. (personne ne bouge) Eh ? Ha ! Vous avez peur ? Bande de lâches !
Gaspard claque la porte. Il s'avance et regarde Zia. Il a toujours le hoquet.
Gaspard : (pour lui-même) Le gamin n'est pas là ? Il prépare sans doute un mauvais coup.
Zia : (se sentant observée) Oh !
Gaspard : Huuummm ...


Scène 18

Esteban à la cale tape sur des tonneaux.
Esteban : Voyons ... Où sont les barriques d'eau ?
Plein de petits yeux brillants apparaissent par terre.
Esteban : Hein ? Mais qu'est-ce qui fait ce bruit là ?
Des rats se précipitent sur Esteban, qui s'enfuit.
Esteban : Aaaah ! À moi ! Ah ! Au secours ! Ah ! Les rats ! Y'en a plein la cale ! À moi !
Gaspard, juste au dessus de la cale, est assis derrière un canon.
Gaspard : Si j'avais Mendoza au bout de ce canon ... Et Baaaaang !
Gaspard entend les cris d'Esteban "Au secours ! À moi !" et regarde par l'ouverture donnant sur la cale.
Gaspard : Mais qu'est-ce que c'est ? Qui mène ainsi tout ce tapage ? (Un rat sautant hors de la cale s'accroche au nez de Gaspard) Wouah ! Des rats ! Ah ! Au secours ! Ah !


Scène 19

Sancho et Pedro affolés, devant la cabine de Mendoza.
Pedro : Viens vite Mendoza ! Viens vite Mendoza !
Sancho : Viens v-v-v-vite Mendo-do ...
Mendoza sort de sa cabine.
Mendoza : Qu'est-ce qu'il y a ?
Pedro : Gaspard veut mettre Esteban aux fers !
Mendoza : Aux fers ?


Scène 20

Gaspard, Esteban et Zia sont devant Gomez et Perez.
Gaspard : Ha ! SeñOr Gomez. Je viens de surprendre ce sale gamin dans la cale, alors qu'il était en train d'essayer de nous voler de la nourriture.
Esteban : Je ne suis pas un voleur ! Je voulais seulement prendre de l'eau pure pour Zia.
Gaspard : Pour Zia ? Ha, nous y voilà, tout est clair ! La petite Zia est donc aussi coupable que toi. N'est-ce pas commandant ?
Perez : Oui. Pendant une traversée, chacun doit se plier à la discipline et respecter le rationnement.
Mendoza s'avance.
Mendoza : Un instant ! Ce ne sont encore que des enfants. Il est inutile de leur parler de discipline et encore moins de rationnement.
Gaspard : Sans blaaaague ? Vous oubliez sans doute que ce sont des passagers clandestins ! Et qu'en plus ils se permettent de nous voler de la nourriture.
Dans un groupe de marins qui regardent la scène, Sancho se cache derrière Pedro.
Sancho : Les gros f-f-feraient bien de manger un p-p-peu moins.
Gaspard : Qui s'est permis ?
Sancho : Une ration pour le capitaine Ga-ga-ga-gaspard égale au moins c-c-c-cinq rations n-n-n-normales.
Gaspard regarde en direction de Pedro.
Pedro : (à Sancho) Arrête Sancho ! Tu vas me faire avoir des ennuis, c'est moi qu'il regarde.
Gaspard : Qui se permet ? Que ce lâche sorte du rang immédiatement ! Je vais lui frotter les oreilles.
Gaspard s'avance vers Pedro. Sancho, qui se cache derrière ses mains, ne voit pas arriver le capitaine.
Sancho : C'est plus f-f-facile de s'attaquer au-au-aux enfants. C'est t-t-t-ton habitude.
Pedro fait quelques pas de côtés. Sancho n'a pas vu qu'il était, à présent, face au capitaine.
Sancho : Des enfants s-s-sans défense !
Sancho ouvre les yeux.
Sancho : Ohohohoh ! Que j'ai j'ai ... Que ...
Gaspard tire violemment son épée, ce qui fait tomber Sancho.
Gaspard : Un mot de plus et je te passe par-dessus bord. (Gaspard retourne vers Gomez et les enfants) Tous des mauviettes, des lâches ...
Gaspard : Gardes !
Les gardes sortent de leur cabine.
Gaspard : Emmenez-moi ces deux là à la cale et bouclez-les pour vol de nourriture !
Mendoza : Capitaine Gaspard ...
Gaspard : Non !
Un garde menace Mendoza d'un fusil.
Garde : Allez, avancez !
Esteban : Non, laissez-nous ! Vous n'avez pas le droit.
Zia : Oh non ....
Mendoza : Zia ... Esteban ... Commandant Perez ...
Perez : Mendoza, maintenant que nous avons franchi le détroit de Magellan, je vous dispense de toute réflexion. D'ailleurs je me permet de vous rappeler que c'est vous même qui avez dit qu'à partir de maintenant n'importe qui serait capable de tenir la barre pour conduire ce navire à bon port. Je n'ai donc plus aucun besoin de vous. J'espère que le señor Gomez et le capitaine Gaspard feront appel à vos services.
Gaspard : À l'instant même. J'attends ce jour depuis si longtemps.
Mendoza cherche à saisir son épée, mais celle ci ne se trouve pas à sa ceinture.
Mendoza : Oh !
Gaspard : C'est ton épée que tu cherches ?
Gaspard agite son épée bien fort. Un poisson volant vient frapper l'arrière de la tête du capitaine.
Gaspard : Ah ? Qui m'a frappé ? (Gaspard aperçoit le poisson) Ooohhh ...


Scène 21

Un véritable nuage de poissons-volant passe au dessus de l'Esperanza. Des marins s'affolent.
Mendoza : Je crois que vous allez avoir encore besoin de moi. C'est signe de tempête.
Gaspard : Relevez-vous, mécréants ! Vous n'allez tout de même pas baisser la tête devant des poissons volants ?
Un poisson volant vient s'engouffrer dans la bouche du capitaine.
Mendoza : (pour lui même, pensif) Le vent s'est levé d'un coup. Oh !
Une tornade se forme à quelques distances de l'Esperanza.
Mendoza : Là regardez, une tornade. Elle vient vers nous !
Perez : Elle nous rattrape, nous sommes perdus.
Mendoza : Nous allons devoir tout arrimer sur le bateau et amener les voiles.
Gaspard vient, enfin, de recracher le poisson qu'il avait dans la bouche.
Gaspard : Allez, en garde Mendoza !
Perez : Capitaine Gaspard, le moment n'est pas aux règlements de compte. Il faut nous unir. Regardez là ! (à Mendoza) Oubliez ce que je vous ai dit Mendoza. Je vous en prie, prenez la barre et sauvez l'Esperanza !
Gaspard : Qu'est ce qui vous prend commandant ? Vous venez de dire à l'instant que Mendoza nous était maintenant inutile.
Perez : Mais c'est que, voyez-vous, la situation est différente. Comment voulez-vous qu'on s'en sorte sans lui dans la tourmente ? Señor Gomez, votre avis ?
Gomez : Si à chaque fois qu'on est en danger on a besoin de lui, je ne donne pas cher de votre avenir, Perez.
Perez : Mendoza, mon cher Mendoza ! Je vous en prie, aidez-moi !
Mendoza : Sancho ! Pedro ! Venez vite ici !
Sancho et Pedro accourent.
Pedro : Oui Mendoza, nous voilà !
Sancho : Nous v-voilà !
Mendoza : Pedro, Sancho ! Vous deux, vous allez prendre la barre et vous y cramponner, vous m'entendez ? Chaque homme à son poste. Amenez les voiles et fermez toutes les ouvertures !
Marins : Amenez les voiles ! Fermez toutes les ouvertures !


Scène 22

Dans la cale.
Esteban : Que se passe-t-il ? Le bateau tremble et craque de partout.
Craquement de bois ...
Zia : (apeurée) Oh Esteban !
Esteban : Zia, ne t'inquiète pas ! Remarque, jusqu'à maintenant, j'ai été incapable de te protéger.
Zia : Avec toi, j'ai confiance.
Esteban : Hein ?
Zia : Esteban, le fils du Soleil est avec moi. Je ne crains donc rien ni personne.
Esteban : (gêné) Humm ...


Scène 23

Une voile se déchire, emportant les marins qui la remontaient.
Marin : La voile se déchire.


Scène 24

Le bateau se rapproche de la tornade.

Le prochain épisode ...

L'Esperanza a finalement franchit le détroit de Magellan. Mais elle est prise à nouveau dans une violente tempête. Le mât brisé, après une terrible bataille contre les éléments, le navire va sombrer avant d'avoir atteint le nouveau continent. Que vont devenir Esteban et Zia ? Vous le saurez en suivant le prochain épisode des mystérieuses cités d'or.

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Créée le 31 août 1998.
Dernière modification le 19 août 2010.